Je m'ennuie au taf

[Jim]

Bonjour,
Je sais pas pour vous, mais moi qui suis dans une grande collectivité, j'ai l'impression que la moitié des gens embauchés n'ont rien à faire.
Depuis le spectre de la réforme des collectivités et la suppression de la TP, les collectivités sont dans l'expectative et ne font plus rien. Du coup, les services tournent au ralenti et moi j'ai quasiment plus de taf. Je le vis très mal, j'ai l'impression de ne servir à rien et je ne sais pas quoi faire. En plus, dans ma branche, les offres d'emplois ne sont pas légions !!
Y'à t'il des personnes dans ce cas et comment avez vous réagi?

[Alfarion]

Je ne sais pas dans quelle domaine tu bosses mais de mon côté, il y a eu effectivement une baisse d'activité en 2009. Mais de mon côté j'ai mis ca sur le fait que mon service (informatique) tourne et qu'une certaine routine c'est installée.
Au lieu d'attendre de voir venir, j'ai demandé à avoir d'autres responsabilité en parallèle... et du coup je me retrouve à monter des dossiers de marchés publics de manière transversale pour l'ensemble des services depuis le début d'année.
Je bosse dans une petite collectivité ceçi dit (6000hab), donc il faut être assez polyvalent, ca permet de pas s'ennuyer et de connaître un peu le fonctionnement de l'ensemble des services.. et ouvrir éventuellement des portes

Bon par contre j'avoue avec le recul que du coup, je me retrouve cette année à avoir du mal à gérer mon temps entre les deux et de fait d'avoir énormément de retard, mais c'est une question d'organisation (je joue aussi de malchance car nous avons eu pas mal de pépin en info cette année...). Et c'est motivant.

[Jim]

ça c'est "la chance" d'être dans une petite collectivité. Moi je suis dans un conseil régional, donc forcément, il n'y a pas beaucoup de polyvalence. Chaque poste est bien estampillé et personne ne doit sortir de sa fiche de poste. Du coup, comme je suis bien payé, j'ai pas envie non plus de partir dans une commune ou forcément j'aurais moins
Je suis aussi ds l'informatique (cartographie plus précisément) et j'ai pas vraiment de hiérarchique non plus, donc personne ne s'aperçoit de la baisse d'activité !!
J'en suis même venu à me renseigner sur l'indemnité de départ volontaire pour faire autre chose dans le privé, mais bon c'est pas évident...

[Marie92]

Bonsoir,

Si vous voulez, je vous cède bien volontiers mes 4 à 6 heures de travail supplémentaires par jour (sans parler des astreintes nuit et WE...)
Comme quoi, la charge de travail dépend vraiment d'une CT à l'autre, d'une fonction à l'autre. Moi, je n'ai vraiment pas vu la baisse d'activité dans ma commune, au contraire !

Profitez-en bien !

[Jim]

Oui, je vais essayer d'en profiter. Etant très autonome sur mon taf, je vais essayer de faire passer une partie de ma durée hebdomadaire en télé-travail, comme ça au moins je pourrais m'occuper de mes gosses

[swissmade57]

Bonsoir,

Je rejoins l'avis de Marie92 qui indique qu'à grade équivalent, la charge de travail différe d'une activité à l'autre. En ce qui me concerne, mes journées sont trés chargées dans ma commune de 5000 habitants, en zone rurale, avec peu de ressources et de moyens, une majorité d'agents démotivés voir désintéressés et en sous effectif.
J'avais un peu plus d'avantages dans mes précédentes collectivités (conseil général, communauté d'agglomération...) mais je me n'ennuyais et je le vivais trés mal.
Par contre, aujourd'hui, je me sens plus utile, plus proche de la réalité et j'apprécie le contact avec les administrés et les élus locaux. La collectivité idéale n'existe pas pour moi, à chacun de pouvoir composer avec ses choix de vie.

[Jim]

Si des agents sont démotivés ou qu'ils sont mal employés, c'est qu'il y a un problème avec les managers.
Moi je pense que contrairement au privé, la plupart de nos "managers" se fiche complétement de savoir si les agents sont bien dns leur boulot.
Pour résumer, que l'on travaille consciencieusement ou pas, la destinée est la même pour tous : prendre des échelons, tout en regardant passer les chefs carriéristes qui se succèdent et qui ne souhaitent pas de vague autour d'eux. En gros, ils n'ont que faire de votre boulot ou de votre «non-boulot», tant qu'ils naviguent en mer calme.
D'ailleurs il me vient une anecdote à ce sujet, un directeur général un jour lors d'une réunion de direction, nous a affirmé que de toute façon, il ne fallait jamais attendre de récompense. Que l'on devait faire son taf sans rien demander, et si par hasard nous étions récompensés alors c'était tout bénéf.
Mais qu'en revanche, si rien ne se passait (comme dans 99% des cas) alors nous ne serions pas déçus ! Curieuse façon de voir les choses pour un manager je trouve. Si nous ne devions rien attendre, aucune récompense, aucune gratitude, aucun compliment, alors autant ne rien faire, ou le strict minimum, non?
Et surtout, il ne faut jamais parler ouvertement dans la collectivité de ce petit problème de gens inoccupés ou mal employés, car si par malhheur on apprend que dans tel ou tel service il y a des gens payés à ne rien faire, alors que va-t-on penser de leurs managers?? Des bons à rien, incapables de motiver les troupes, de donner des objectifs motivants, d'alimenter les personnes en travail, de gonfler l'enthousiasme de chacun. Alors très vite, avant même que le bruit ne circule, il faudra déboulonner, dégrader, placardiser, discréditer, bref, mettre hors d'état de nuire celui qui a la langue bien trop pendue. Cela arrive fréquemment avec des éléments venus de l'extérieur ne prenant pas assez de temps pour observer le fonctionnement d'une telle structure. Et dans un cas pareil, vous pouvez être sûr que tous les niveaux de chefs N, N+1, N+2, N+3, etc., feront front commun pour mettre à mort le pauvre malheureux avant qu'il n’ait le temps de dire ouf. Cela peut se comprendre. Si un manager n'a pas bien su manager, alors son supérieur direct qui n'a rien vu ou rien dit ne vaut pas mieux et ainsi de suite, et c'est toute la chaine qui déraille.
Donc mieux vaut un petit dommage collatéral avec un simple salarié qui sera très vite en dépression, plutôt que d'avoir une once de courage et de voir sa carrière brisée en pleine élan.